Juppé bafoue la laïcité
Vu qu'il a carrément attribué une église (cf St-Eloi) aux intégristes, il n'est pas surprenant de voir Juppé convoquer les directeurs des écoles publiques à une manifestation religieuse, qui plus est pendant les heures scolaires. Voir l'article ci-dessous. Notons d'ailleurs que Juppé ignore que la très grande majorité des directeurs sont aussi responsables d'une classe et ne sauraient abandonner leurs élèves. Il y a des gens qui travaillent vraiment dans la vie !
Sud-Ouest - Jeudi 16
septembre 2004 - BASILIQUE SAINT-MICHEL - Le préfet Alain Géhin et le député-maire
Alain Juppé invitent des directeurs d'école à une messe, en clôture de l'inauguration
des chemins de Saint-Jacques. Tollé au SNUDI-FO, le syndicat des enseignants du premier
degré
Enseignants : Saint-Jacques de
Compostelle ne vaut pas une messe
Un courrier signé conjointement du préfet Alain Géhin et du
député-maire Alain Juppé a été adressé ces jours derniers aux directeurs des écoles
de la ville, les conviant à participer à l'inauguration des chemins de Saint-Jacques de
Compostelle ce vendredi. « La manifestation débutera place du Palais à 12 heures et
s'achèvera par une messe de monseigneur Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux,
évêque de Bazas, à la basilique Saint-Michel à 18 heures » indiquait
laconiquement la missive.
« Confusion des rôles ». Ce courrier, qui se voulait fort aimable, vient de provoquer
un mini-séisme du côté des syndicats d'enseignants. En l'occurrence, du SNUDI-FO
(enseignants du premier degré). Son secrétaire départemental, Philippe Mano, s'est
fendu illico d'un communiqué, dans lequel il fait état de « l'étonnement » et de la
« désapprobation » de nombreux collègues. Le bureau du SNUDI-FO élève à son tour «
sa plus vive protestation » auprès du préfet de région. Diable ! La
République laïque serait-elle en danger ? On peut se poser la question au vu des termes
employés pour stigmatiser l'attitude du représentant de l'Etat qui se voit ni plus ni
moins reprocher de transgresser la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. « Un
préfet n'a pas à participer à une manifestation religieuse, et encore moins à inviter
les fonctionnaires à y participer, qui plus est pendant le temps scolaire ! »,
tance le syndicat enseignant, jugeant que cette invitation créée « une confusion
des rôles entre la sphère privée, dont relève la religion, et l'obligation de
neutralité dans la sphère publique, à laquelle doit se tenir tout fonctionnaire, quel
que soit son rang. » Culturel, pas religieux. A la mairie de Bordeaux, on s'étonne.
« Ce n'est pas à proprement parler une manifestation religieuse; l'inauguration du
chemin de Compostelle à Bordeaux relève plutôt du champ culturel et d'ailleurs elle
s'inscrit en préambule des journées du patrimoine du week-end. » La mairie ne voit
pas où est le mal. « On marque le coup, pour le principe, mais on n'en fera pas un casus
belli », adoucit un autre destinataire de la lettre. Mais il voit dans cette « bévue »
un signe de la confusion des esprits en ces temps où la laïcité, parfois mise à mal,
nécessite de nouvelles lois pour se faire respecter. Le syndicat FO des instituteurs et
professeurs des écoles a écrit à l'inspecteur d'académie pour lui faire part de ses
observations.