Toussaint Louverture : un mauvais choix
pour dénoncer le passé négrier de Bordeaux

 

Le Conseil municipal de Bordeaux a adopté en avril 2003, à l’unanimité, une délibération concernant le bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture, généralement considéré comme un symbole de la lutte des esclaves pour leur liberté. Il s’agirait ainsi pour Bordeaux de faire son « devoir de mémoire » face à son passé négrier

Ce n’est hélas pas si simple, et ce n’est pas par hasard si la délibération du maire de Bordeaux a même été votée par le représentant du Front National. Toussaint Louverture avait en effet une étrange conception de l’émancipation des esclaves : lui-même affranchi en 1776, il loua une place d'une quinzaine d'hectares, avec… treize esclaves qu’il se garda bien de libérer !

Il ne prit pas part à l’insurrection de 1791 mais parvint néanmoins à devenir l’homme fort de l’île. Il rédigea une constitution le faisant Gouverneur à vie, réprima les « Mulâtres », décima des Noirs révoltés, rappela les émigrés Blancs, déclara que la religion catholique était celle de l'État au détriment du culte vaudou, édicta des mesures très sévères pour la répression du vice, de la révolte, des aventuriers, etc.

On peut légitimement se demander si le nom de Toussaint-Louverture ne sert pas à célébrer le nationalisme, l’ordre et le commerce plus que la lutte des esclaves !

Pour faire son devoir de mémoire, Bordeaux ferait donc mieux de créer non pas un « square Toussaint Louverture » mais une « Place de l’esclave Noir » qui rendrait réellement hommage à chacune et chacun des malheureux qui ont été réduits au rang de marchandise par de puissants négociants bordelais.

Pourquoi pas un monument montrant des esclaves Noirs embarqués de force dans une bateau dans le port de Bordeaux ?

Par ailleurs, certaines rues de la ville portent encore le nom de négriers dont les descendants profitent toujours des richesses accumulées en vendant des êtres humains et en pillant les matières premières du continent africain. Une partie de la "haute bourgeoisie" bordelaise, qui doit donc sa fortune à l'esclavagisme (sans oublier ceux qui ont collaboré sous l'occupation) soutient fortement Juppé comme elle a fait pour Chaban, authentique résistant mais qui n'a pas hésité à pactiser avec le diable pour devenir et rester maire de Bordeaux...

Bordeaux-Juppé