L'affaire de l'Eglise St-Eloi

Quand Juppé aide les intégristes (fascistes, racistes)

 

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Une des nombreuses manifs (voir plus bas)


En janvier 2002, le maire de Bordeaux Alain Juppé a attribué l’Eglise St-Eloi à une association « Eglise Saint Eloi » directement liée à la Fraternité Saint Pie X, dirigée à Bordeaux par l’abbé Laguérie, disciple de feu Mgr Lefebvre, chef de file des catholiques intégristes.
Beaucoup de Bordelais pensent que ces intégristes sont bien inoffensifs et se caractérisent seulement par quelques pratiques folkloriques. Est-il besoin de le préciser, ce n’est pas la messe en latin qui nous importe. Cette pratique camoufle mal les visées politiques fondamentalistes de ce groupe. C’est bien contre les dangers de l’intégrisme – qu’il soit d’ailleurs catholique, juif, musulman ou autre – que nous nous levons. Et nous dénonçons le fait que le maire de Bordeaux aide ces gens dangereux.
La Fraternité Saint Pie X, excommuniée par le Pape en 1988, se manifeste par un attachement à des valeurs antidémocratiques, par sa haine de la laïcité, des Droits de l’Homme et par une vision archaïque de la société (homophobie, vision rétrograde du rôle des femmes, dressage éducatif, opposition à la contraception, etc.). Elle soutient les commandos anti-IVG ainsi que des mouvements de jeunesse paramilitaires comme celui de l’abbé Cottard, reconnu coupable de la mort de cinq personnes en 1999.
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Ils sont sympas et pacifiques les amis de Juppé, non ?

 

L’abbé Laguérie, qui célèbre la messe à l’église Saint Eloi aujourd’hui, a reconnu le Front National comme le parti « le moins éloigné du droit naturel » (in "Croient-ils tous au même Dieu ?", de N.Pigasse, Filipacci, 1991). Par ailleurs, l’inauguration de l’église Saint Eloi était encadrée par un service d’ordre musclé, composé des membres du GUD, de l’ex Unité Radicale et du FN.
Exclu de l’Eglise catholique, le mouvement intégriste cherche par tous les moyens l’obtention de lieux de culte : par la négociation (lettre à l’association des maires de France en 1987), par la force (prise de l’église de Saint Nicolas du Chardonnet par un commando en 1977, de Saint Germain l’Auxerrois en1993, de Chamblac dans l’Eure en 1997,…) ou bien aujourd’hui sous couvert d’une association culturelle avec la complicité du maire de Bordeaux.
 
Le 20 décembre 2002, le Tribunal administratif a annulé l’attribution de l’Eglise St Eloi aux intégristes. Depuis, ces derniers continuent à occuper en toute tranquillité ce bâtiment auquel il n’ont pas droit. Cette occupation illégale va-t-elle durer des mois ? Des années ?
M. Juppé semble plus prompt à faire évacuer les églises quand elles sont occupées par des Sans-papiers – qui méritent pourtant notre solidarité – que quand il s’agit d’intégristes –qui ne méritent pourtant pas de tels cadeaux.


Ce n’est d’ailleurs pas véritablement une surprise : on trouvait déjà des personnalités très réactionnaires dans le gouvernement Juppé de 1995 : Colette Codaccioni, Hervé Gaymard et son épouse Clara Lejeune-Gaymard, fille du professeur Jérôme Lejeune, organisateur de commandos anti-IVG (mouvement "Laissez-les vivre").
En attribuant l’Eglise St Eloi aux intégristes et en les y laissant malgré le verdict de la justice, M Juppé révèle ses penchants politiques profonds, banalise une dangereuse idéologie et donne pignon sur rue à l’extrême droite.
Les citoyens bordelais doivent se mobiliser pour obtenir la libération de l’Eglise St Eloi et le départ des intégristes.

(Texte rédigé par des membres du Collectif pour la libération de St-Eloi)

 

Depuis :

 

Le 27 avril 2004, la cour administrative d'appel annule définitivement la délibération du Conseil municipal de janvier 2002 qui attribuait l'église St-Eloi aux intégristes. Le même jour, par communiqué, Juppé prend acte de sa nouvelle déconvenue :

"La Ville de Bordeaux prend acte de l’arrêt rendu par la Cour administrative d’appel de Bordeaux, le 27 avril 2004, qui considère que l’église Saint-Eloi demeure affectée au culte catholique représenté par l’Archevêché de Bordeaux. En conséquence, la Ville de Bordeaux va se mettre en relation avec l’Archevêché et l’association « Eglise Saint-Eloi », pour examiner les conséquences à en tirer, quant au dispositif conventionnel établi entre la Ville et l’association, reposant sur la délibération du Conseil Municipal annulée."

 

Le 5 juillet 2004, le Conseil municipal de Bordeaux vote la résiliation de la convention passée par Juppé avec les intégristes. Depuis ? Plus rien. Les squatters intégristes résident tranquilement à St-Eloi

 

Précision importante : des âmes charitables estiment que, même si les intégristes sont condamnables, c'est la supériorité des démocrates de leur attribuer un lieu pour s'exprimer. Sachez que la Fraternité St Pie X est fort riche et possède au moins 15 lieux privés pour mener ses sympathiques activités. Il n'est donc nul besoin de leur attribuer en sus l'église St Eloi qui est, rappelons le, un bâtiment public.

 

Rappel : quelques unes des nombreuses manifs menées pour tenter vainement de ramener Juppé à la raison (il doit rester "seulement" de droite et non pas passer à l'extrème-droite !)

 

Sud-Ouest - lundi 23 septembre 2002 - SAINT-ELOI

Manifestation - Cinquante personnes, parties de Saint-Michel, se sont dirigées vers l’Eglise Saint-Eloi en dénonçant son usage

Sud-Ouest - Jeudi 17 octobre 2002 - SAINT-ELOI.

Le Collectif contre les intégristes à Saint-Eloi appelle à une manif dimanche matin. Départ de la place Camille-Jullian
Messe dans l'église, manifestation dans la rue

Sud-Ouest - Lundi 21 octobre 2002 - SAINT-ELOI. -- 150 manifestants ont hué des paroissiens soupçonnés d'intégrisme
Sortie de messe houleuse

AFP - BORDEAUX - Dimanche 20 juin 2004
Manifestation devant l'église des traditionalistes Saint-Eloi à Bordeaux


La hache folle

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Juppé : "Si l'archevêque s'oppose à la mise à disposition de l'église St-Éloi, il court le risque de voir une autre église envahie par les intégristes". (Sud-Ouest 16 février 2002).
Juppé avait fait défoncer à la hache la porte de l'église St-Bernard dans laquelle s'étaient réfugiés des sans-papier. Mais il n'en ferait autant pour déloger les intégristes !

Bordeaux-Juppé