Mardi 27 avril 2004 : victoire définitive !

 

Stéphane Lhomme fait annuler l’arrêté par la justice : ici

Lire un article juridique sur ce jugement historique: ici

 


AFP : Annulation confirmée en appel de l'arrêté "anti-bivouac"

 

27/04/2004 - AFP - La cour administrative d'appel de Bordeaux a confirmé mardi une décision du tribunal administratif annulant un arrêté municipal "anti-bivouac", adopté début 2002 par le député-maire de Bordeaux (UMP) Alain Juppé. Cet arrêté, qui interdisait "tout rassemblement d'individus pouvant troubler la tranquillité publique", avait provoqué une levée de boucliers de la part de différentes associations. (...) De son côté Stéphane Lhomme, à l'origine de l'action contre l'arrêté municipal, a exprimé "sa grande satisfaction". "C'est une victoire, a-t-il dit, et j'espère que cela fera jurisprudence dans d'autres villes", a-t-il déclaré. Il s'est vu attribuer une somme de 1.300 euros par la Cour administrative d'appel.

 


Après deux ans de mobilisation, il restait à fêter dignement la victoire avec un BIVOUAC GEANT devant la mairie le 12 septembre 2004 grâce aux 1300 euros versés par Juppé : produits bios pour tous, SDF ou non, unis dans la victoire !

 

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Des centaines de Bordelais, jeunes ou vieux, SDF ou non, ont participé au Bivouac Géant

 


 

Sud-Ouest - Jeudi 9 septembre 2004
PLACE PEY-BERLAND - Stéphane Lhomme offre un pique-nique avec les 1300 euros qu'il a obtenu en faisant casser l'arrêté anti-bivouac en juin
Bivouac anti-Juppé dimanche
En juin dernier, le militant associatif et anti-nucléaire Stéphane Lhomme a erncaissé un chèque presque tombé du ciel. Le dividende (si on peut dire) de son combat contre l'arrêté anti-bivouac pris par la mairie de Bordeaux puis cassé par le tribunal administratif. Une somme de 1300 E. « Il n'a évidemment jamais été question pour moi de la garder », précise Stéphane Lhomme qui, avec d'autres militants, va l'utiliser dimanche à partir de midi via un pique-nique sur la place Pey-Berland. « Alain Juppé a été condamné pour avoir voulu mener la chasse aux pauvres, accuse Stéphane Lhomme. Nous invitons donc les Bordelais, SDF ou non, jeunes ou vieux, à venir bivouaquer à ses frais. »  Musique et produits bio. Cinq producteurs bio de vin, de fruits et légumes, de pain et de jus de pomme, ont été choisis pour alimenter les manifestants. « Les producteurs bio sont victimes à la campagne de la même précarité que les SDF à la ville », précise Stéphane Lhomme qui a calculé qu'avec 1300 E, il y avait de quoi nourrir environ 150 personnes. Des musiciens et des animations de rues agrémenteront ce pique-nique contestataire au cours duquel les oreilles d'Alain Juppé vont certainement siffler puisque Stéphane Lhomme, outre l'arrêté anti-bivouac, lui reproche aussi d'avoir donné l'église Saint-Eloi aux intégristes, d'avoir accueilli Vladimir Poutine et Hu Jin Tao, respectivement présidents de Russie et de Chine, d'avoir laissé des entreprises employer des sans-papier sur le chantier du tramway, d'avoir ouvert un casino au Lac ou encore d'avoir voulu subventionner le concert de Johnny Hallyday. Et, décidé à être contestataire jusqu'au bout, Stéphane Lhomme s'est refusé à solliciter la moindre autorisation pour son bivouac, promettant néanmoins d'installer des draps sur la place Pey-Berland pour ne pas la salir.
 
 
Bordeaux7- Jeudi 9 septembre 2004
UN PIQUE-NIQUE AUX FRAIS DE LA MAIRIE
Stéphane Lhomme a lutté deux ans contre l’arrêté pour s’offrir au final une grande satisfaction. Après avoir fait casser par le tribunal administratif, un arrêté anti-bivouac pris par le conseil municipal en 2002, un citoyen Bordelais organise et finance un pique-nique avec l’amende payée par la ville. Stéphane Lhomme n’a jamais été si heureux de présenter ses extraits bancaires. En milieu de page, le virement apparaît à la date du 15 juin dernier : 1300 euros virés par la Mairie de Bordeaux. Une somme, fruit d’un combat long de deux ans. Cet argent, c’est celui qu’Alain Juppé a été condamné à verser par le tribunal administratif de la ville pour avoir pris en janvier 2002, un arrêté anti-bivouac. Une mesure présentée comme réactionnaire. «En tant que bordelais, je me sentais humilié de savoir que sous mes fenêtres des SDF étaient pourchassés. Alain Juppé voulait leur rendre la vie encore plus dure. On ne peut pas cacher les aspects inégalitaires de la société que l’on prône : magnifier les gagnants et cacher les exclus. C’est une grande victoire d’avoir   cassé cet arrêté». Si Alain Juppé s’en doutait, Stéphane Lhomme lui confirme en organisant dimanche, un pique-nique à Pey-Berland... justement financé par l’amende d'Alain Juppé, une pirouette à laquelle tous les Bordelais et SDF sont conviés : «c’est une opération de solidarité». Organisé avec la confédération paysanne et l’association pour le maintien d’une agriculture paysanne, le  rendez-vous aura aussi une valeur politique. Quand la mairie publie un sondage sur la satisfaction de ses administrés,  Stéphane Lhomme contre-attaque : «Il ne faut pas oublier ce qui se passe à Saint-Éloi, la venue de Poutine, l’exploitation des sans-papiers sur les chantiers du tram, le scandale du village andalou." Musique et spectacles de rue accompagneront le rendez-vous . Fixé à midi. Un bivouac au parfum de festival... Juppé relativise. Interrogé mardi lors de sa conférence de presse de rentrée sur le «pique-nique » qui aurait lieu dimanche devant la mairie, Alain Juppé a d’abord ironisé - «non, je n’ai absolument rien contre les pique-niques, j’y suis même très favorable» - avant d’assurer qu’il n’était pas perturbé par cette nouvelle condamnation en appel : «les textes donnent toutes les bases à la police pour intervenir sur l’ivresse sur la voie publique. Pour le reste, il faudra donc que l’on fasse davantage de prévention.»
 
 
Bordeaux: un pique-nique pour fêter l'annulation de l'arrêté anti-bivouac
12/09/2004 – AFP - Quelque 300 opposants à l'arrêté municipal "anti-bivouac", adopté en 2002 par le député-maire de Bordeaux (UMP) Alain Juppé et annulé par la cour administrative d'appel, ont participé dimanche à un pique-nique gratuit devant la mairie de la ville, a constaté une journaliste de l'AFP. Militants associatifs, SDF et habitants de la ville se sont retrouvés sur le parvis de l'hôtel de ville à l'appel d'un "collectif anti-bivouac" pour fêter leur "victoire". Ils ont pique-niqué en musique, n'utilisant que des produits biologiques achetés avec les 1.300 euros attribués par la Cour administrative d'appel à Stéphane Lhomme, à l'origine de l'action contre l'arrêté municipal. "Ce pique-nique est le point d'orgue de notre combat contre l'arrêté anti-bivouac", a expliqué Stéphane Lhomme. Cet arrêté, qui interdisait "tout rassemblement d'individus pouvant troubler la tranquillité publique", avait provoqué une levée de boucliers de la part de différentes associations politiques et humanitaires. Il avait été annulé en première instance par le tribunal administratif, en février 2003. Le conseil municipal de Bordeaux avait décidé le mois suivant de faire appel de cette décision. La cour administrative d'appel de Bordeaux avait confirmé fin avril dernier la décision du tribunal administratif.
 
 
Métro – Bordeaux – Lundi 13 septembre 2004

Les antibivouac narguent la municipalité
Plusieurs centaines de militants antibivouac et de SDF ont pique-niqué devant le palais Rohan aux frais de la mairie. Onze kilos de pâté, 30 kilos de pain, 13 kilos de fromage frais, 30 litres de jus de pomme, le tout bio bien sûr. Ce menu était offert à qui en voulait, hier midi, sur la place Pey-Berland. Ces achats ont été financés avec les 1 300 euros que le  tribunal administratif a condamné la mairie de Bordeaux à payer le 27 avril dernier dans l’affaire de l’arrêté antibivouac. Pris le 10 janvier 2002, cet arrêté municipal contre les SDF et les mendiants avait généré plusieurs manifestations d’hostilité. "C’est pour marquer une victoire mais aussi pour créer un pont entre la pauvreté des villes, les SDF, la pauvreté des campagnes, et les petits producteurs. Le message étant aussi qu’une alimentation saine doit être accessible à tous", explique Stéphane Lhomme, celui qui a reçu cette somme au nom de l’association Droit au logement. K.M.
 
 
Sud-Ouest - Lundi 13 septembre 2004
PEY-BERLAND - Le repas offert après la condamnation de la mairie pour l'arrêté anti-bivouac n'a pas attiré que des SDF
300 pique-niqueurs font la nique à Juppé
La mairie vit à l'heure des pique-niques. Vendredi soir, c'était ceux des quartiers; hier matin, c'était celui des pro-bivouac, juste devant la mairie. Laquelle offrait, bien malgré elle, le gîte et le couvert. Explication : en 2002, Alain Juppé signait un arrêté dit « anti-bivouac », réglementant les attroupements et la déambulation sur la voie publique. Un arrêté aussitôt attaqué en justice par Stéphane Lhomme, au nom de diverses associations opposées à ce qui était interprêté comme une « chasse aux pauvres ». Le tribunal administratif, donnant raison à ce dernier, a cassé l'arrêté et condamné la mairie à lui verser 1 300 euros. Somme parvenue sur le compte de Stéphane Lhomme il y a peu. Et réinvestie dans l'organisation d'un pique-nique gratuit pour les SDF, ceux qui étaient les principales cibles du défunt arrêté. Des étals vite dévalisés. L'événement a attiré entre 200 et 300 personnes, certaines venant avec leur propre repas, d'autres râlant parce que « les vrais SDF se font piquer les sandwichs par des bourgeois venus avant eux ». De fait, devant des étals vite dévalisés, Stéphane Lhomme regrettait que la mairie n'ait pas été plus lourdement condamnée. Prenant la parole au porte-voix, il a estimé que malgré la disparition de l'arrêté anti-bivouac, « la précarité n'a pas disparu à Bordeaux » et que « le bilan de Juppé, malgré le sondage présenté cette semaine, n'est pas si merveilleux que ça ». Stéphane Lhomme a profité de l'occasion pour presenter un contre-sondage (fictif) pointant plusieurs dossiers comme le tramway, la visite de Vladimir Poutine, l'église Saint-Eloi, la subvention au concert de Johnny ou encore le plan lumière de Juppé, qui « organise la surconsommation d'électricité ».

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Les produits "bio", achetés à de petits producteurs grâce aux
1300 euros de Juppé, ont disparu en un clin d'oeil. Bon appétit !

Bordeaux-Juppé